Journées d’études 2022-23
Patrimoines minoritaires #1 : Quelle(s) catégorisation(s) pour les patrimonialisations « minoritaires » ?
Enjeux épistémplogiques

Barbara Morovich
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Journée d’étude organisée par le réseau LIEU, le laboratoire AMUP, le laboratoire SAGE et l’INFA Nigéria
Le 28 novembre 2022
à Université de Strasbourg et en mode hybride

Cette première journée d’étude se situe dans le cadre plus large d’une recherche sur les « Patrimonialisations « minoritaires » : enjeux épistémologiques, terrains et questions émergentes » (RESEAU LIEU, AMUP-ENSAS, SAGE-Université de Strasbourg, IFRA-Nigeria) (2022-2024).

Au sein du paradigme de « l’omnipatrimonialisation fragile » (M. Gravari-Barbas, 2014) se développent des patrimonialisations fondamentalement plurielles et de plus en plus diversifiées, tandis que les typologies susceptibles de faire patrimoine se démultiplient. Cependant, toutes les patrimonialisations n’ont pas le même statut social ni ne bénéficient de la même reconnaissance. Cette première journée d’étude interdisciplinaire, inscrite dans le cadre des études patrimoniales critiques, propose de déplacer la focale de l’ère du « tout patrimoine » d’apparence faussement consensuelle (M. Gravari-Barbas, V. Veschambre, 2003), « au-delà du consensus patrimonial » (J. Bondaz, C. Isnart, A. Leblon, 2012), vers des patrimonialisations « minoritaires » (B. Morovich, 2022). Cette notion est issue d’un transfert au champ patrimonial de la notion de « groupe minoritaire », ou plutôt de relation entre un groupe dominant et des minoritaires, développée par la sociologue Colette Guillaumin (1985). En interrogeant le patrimoine par des processus minoritaires ou inachevés, nous évoquerons aussi les notions d’arène patrimoniale (Roth, 2003 ; Givre, 2012) ou d’arène culturelle (Morovich, 2021) afin de les mettre à l’épreuve de contextes de bouleversement urbain, politique, social et désormais sanitaire. Ces arènes se développent notamment en ville, où la culture et le patrimoine sont en lien avec la métropolisation et la concurrence interurbaine (Djament-Tran et San Marco, 2014).
Sans aucune prétention à l’exhaustivité sur ce très vaste sujet, où le pluriel est de mise, l’interrogation portera tout d’abord sur le statut épistémologique à accorder aux patrimonialisations « minoritaires », sur les cadres théoriques à mobiliser comme sur les différentes catégorisations mobilisables. Cette catégorie, éminemment relative, sera aussi située par rapport - voire confrontée à - des qualificatifs patrimoniaux proches mais à la connotation ou aux références conceptuelles différentes (marxisme, sociologie critique, subaltern studies…).

Deux autres journées d’étude en 2023 et des publications scientifiques suivront cette première journée visant à tester le projet et à faire dialoguer différents chercheurs et acteurs de la patrimonialisation autour de cet objet social encore assez mal identifié. Les questions pourront se centrer sur d’autres typologies patrimoniales (matrimoine, muséologie sociale, patrimoine culturel immatériel, patrimoine industriel, patrimonialisation des minorités sexuelles…) et/ou sur d’autres régions du monde (territoires post-coloniaux, post-socialistes…), mais toujours dans une perspective épistémologique.
Coordination :
Barbara Morovich (AMUP et Ifra-Nigéria, membre du réseau LIEU),
Géraldine Djament (UMR SAGE, associée à l’EIREST
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